« Il faut rester soi-même dans tous les cas »

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2 Photographie de Alexandra Mathiolon, dirigeante du BTP dans le cadre des interviews des femmes du BTP

En ce mois de mars consacré aux femmes du BTP, nous avons pu poser nos questions à Alexandra Mathiolon, directrice générale du Groupe SERFIM. Pour la dirigeante, ingénieure des Mines de Saint-Etienne et titulaire d’un master en énergies renouvelables de l’Imperial College de Londres, le genre compte moins que la « multiplicité des regards » pour construire le monde de demain.

Comment êtes-vous venue au BTP ?

A la fois par l’histoire de ma famille, qui est depuis plusieurs générations dans les Travaux Publics : mon arrière-grand-mère a par exemple dirigé pendant une quinzaine d’années l’entreprise familiale de transport dans les années 1970 ! J’ai évidemment grandi aussi avec les histoires de SERFIM et de ses femmes et ses hommes qui font l’entreprise. Au-delà de l’histoire familiale, c’est l’idée de construire des infrastructures au service des territoires, de créer des aménagements utiles pour tous, qui me plait dans les travaux publics. Nous apportons des solutions concrètes pour améliorer durablement le quotidien des habitants des villes et des territoires ruraux. J’ai trouvé un vrai sens dans ces métiers.

Y a-t-il un regard spécifiquement féminin sur le BTP ?

Il n’y a pas de regard féminin ou masculin. Il y a des regards spécifiques à chaque personne. Pour ma part, je crois surtout à la multitude de regards. Je crois à la diversité sous toutes ses formes. Avoir des points de vue complémentaires et différents, c’est ce qui fait notre force. L’un de nos moteurs, chez SERFIM, c’est l’innovation, la capacité à anticiper les transitions, qu’elles soient environnementales, numériques ou sociales. Eh bien, c’est précisément la multiplicité des regards et des énergies des uns et des autres au sein du groupe, qui nous permet d’aller toujours de l’avant et d’être en avance sur notre temps.

Que faut-il faire de plus qu'un homme quand on est une femme dans le BTP ?

Il faut rester soi-même dans tous les cas. Je ne pense pas différemment ou je ne fais pas les choses différemment parce que je suis une femme. Je fais ce qui me tient à cœur, je défends mes valeurs et j’engage le groupe dans une stratégie en phase avec ces valeurs.  En matière de management par exemple, je crois beaucoup au collaboratif, à l’écoute des opinions, de l’histoire et des nouvelles idées. Et je ne souhaite pas que les femmes fassent plus que les hommes pour trouver leur place dans le BTP. Leur place, elles doivent l’avoir pour leurs compétences, pour leur expérience, pour ce qu’elles sont. A nous ensuite, dirigeantes et dirigeants du BTP, de tout faire pour que cette place leur soit proposée, et qu’elles se sentent bien dans cette place.  Bien sûr, le BTP est un domaine, qui comme d’autres, est encore fortement masculin. Mais cela évolue dans le bon sens. Chez SERFIM nous y sommes particulièrement vigilants et nous abordons constamment la question de la parité et de la mixité au sein de nos équipes.

Que faut-il faire, d'après vous, pour inclure encore plus de femmes dans le secteur ?

Il faut faire connaître la profession dès le plus jeune âge. Travailler sur les biais inconscients, qui donnent à penser très tôt aux enfants qu’il y a des professions pour les garçons et des professions pour les filles. Cela passe donc déjà par l’éducation, la formation, la capacité à intéresser et attirer les filles vers des métiers qu’elles connaissent peu mais qui peuvent se révéler pour elles à la fois passionnants et mieux rémunérés. Il faut faire découvrir notre profession, qui a beaucoup évolué et présente aujourd’hui de nombreuses facettes. Enfin, il faut réussir à déconnecter dans l’esprit des jeunes filles nos métiers de la « force physique » qui peut sembler nécessaire sur le terrain.

Que diriez-vous à une jeune fille qui hésiterait à intégrer la filière du BTP ?

De venir essayer et découvrir les beaux métiers du BTP créer, de faire une différence et dans une profession avec une belle culture ! C’est ce que nous faisons beaucoup avec l’alternance notamment au sein du groupe. C’est une manière pour nous de les faire venir sur le terrain, de leur faire rencontrer nos équipes et de leur faire découvrir un métier, qu’elles ne connaissaient pas avant d’arriver chez nous et qu’elles auront ensuite peut-être envie d’exercer pendant de nombreuses années à nos côtés.

Photo : Barbara Tournaire, tous droits réservés. SP21/FCR0106

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« Il n’y a pas de regard féminin ou masculin. Il y a des regards spécifiques à chaque personne. Avoir des points de vue complémentaires et différents, c’est ce qui fait notre force. »
« Il faut faire connaître la profession dès le plus jeune âge. Travailler sur les biais inconscients, qui donnent à penser très tôt aux enfants qu’il y a des professions pour les garçons et des professions pour les filles. »

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