« Il faut oser se faire accepter »

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2 Photographie de Michèle Roche, dirigeante du BTP dans le cadre des interviews des femmes du BTP

Michèle Roche se définit comme une « femme du BTP, engagée dans le BTP, pour le BTP ». Forte de trente d’ans d’expérience dans ce secteur qui la passionne, la Directrice Générale de la société Roche & Cie dresse un constat en demi-teinte : dans le domaine de la construction, le chemin vers la parité est encore long.

Comment êtes-vous venue au BTP ?

Fin 1990, j’ai eu la possibilité de travailler à temps partiel dans l’entreprise de mon père, après la naissance de mon fils. C’est ainsi que j’ai quitté le domaine de la pharmacie pour celui de la construction. Je ne l’ai jamais regretté et n’ai jamais eu envie de revenir. J’ai eu une vie plus engagée et plus riche que si j’avais poursuivi dans mon premier métier de pharmacienne.

Y a-t-il un regard spécifiquement féminin sur le BTP ?

Sans doute, mais je ne sais pas ce que c’est que de regarder comme un homme ! Je pense que les femmes ont le courage d’aller au bout de ce qu’elles proposent, avec authenticité et sincérité, sans privilégier des intérêts politiques ou économiques. Quitte à s’opposer à certains confrères.

Que faut-il faire de plus qu'un homme, quand on est une femme dans le BTP ?

Dans un monde idéal, il ne devrait rien y avoir à faire de plus ! Les femmes sont obligées de faire les choses bien. Il y a une certaine mise à l’épreuve : il faut oser se faire accepter, rejoindre le tour de table des collègues masculins.
Les femmes doivent participer à la réflexion, ne pas être cantonnées au seul acte de présence. Ce sont des professionnelles qui apportent de la valeur ajoutée. Pourtant, il arrive encore trop souvent que le masculin l’emporte sur le féminin dans nos métiers, au moment de la prise de décision.

Que faut-il, d'après vous, pour inclure encore plus de femmes dans le secteur ?

Sur le terrain, ce n’est pas si simple que cela : les contraintes physiques dans nos métiers sont parfois lourdes, la vie sur un chantier n’est pas forcément simple non plus. Pourtant, la féminisation du métier est une importante attente du secteur. Il faudrait arriver à rendre nos métiers attractifs. La réflexion est en cours !

Que diriez-vous à une jeune fille qui hésiterait à intégrer la filière du BTP ?

Je lui dirais qu’elle va avoir une vie riche, qui va à l’essentiel. Dans le secteur de la construction, la dimension humaine tient une grande place : pour faire vivre les équipes et mener à bien les chantiers, il faut composer avec les qualités et les faiblesses de chacun, savoir trouver les mots justes, valoriser sans dominer. Le BTP présente de nombreuses facettes et offre beaucoup de possibilités d’échanges et de rencontres : c’est la richesse de notre métier.

Photo fournie par Roche & Cie, tous droits réservés. SP21/FCR0112

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« Il faut oser se faire accepter. »

« Je pense que les femmes ont le courage d’aller au bout de ce qu’elles proposent, avec authenticité et sincérité, sans privilégier des intérêts politiques ou économiques. Quitte à s’opposer à certains confrères. »
« Les femmes doivent participer à la réflexion. Ce sont des professionnelles qui apportent de la valeur ajoutée. Pourtant, il arrive encore trop souvent que le masculin l’emporte sur le féminin dans nos métiers, au moment de la prise de décision. »

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