Damien Seguin au bout de ses rêves

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2 Damien Seguin skipper au Vendée Globe sur la ligne d'arrivée déguisée en pirate avec son crochet en remplacement de sa main gauche et un fumigène dans l'autre main.

Il l’a fait ! Sur son IMOCA, Damien Seguin, le skipper dont MBTP est sponsor, a bouclé son Vendée Globe en 80 jours, « à la Jules Verne », comme il a exulté à son arrivée aux Sables d’Olonne, le jeudi 26 janvier.

Un champion MBTP : solidaire, engagé et disponible

MBTP est fière de son champion, qui a porté sur les océans du globe les valeurs de la Mutuelle en étant solidaire et attentif à ses concurrents, comme l’exige le code de tous les marins.
Engagé, pour une société plus inclusive, et disponible il a partagé largement son exploit sur les réseaux mais aussi avec les collaborateurs MBTP, qui l’ont soutenu tout au long de son parcours, et les nombreux enfants qui suivaient son aventure avec leurs enseignants. 

La Mutuelle avait choisi Damien, né sans main gauche, pour la « vraie leçon de courage et d’engagement » que son parcours illustrait, démontrant « qu’il n’y a pas de limites, que chacun peut aller au bout de ses rêves ».

Trois mois d'exploits

Pendant près de 3 mois, le marin nous a embarqués tout autour du monde en réalisant un exploit sans précédent : être le premier skipper handisport à prendre le départ du mythique tour du monde, l’Everest des marins, qui plus est sur un bateau à dérives, non équipé de foils, ces appendices qui font « voler » les embarcations.
Cela ne l’a pas empêché de franchir la ligne d’arrivée en 6e position et de se classer finalement 7e, juste derrière son ami Jean Le Cam. C’est que Damien Seguin est avant tout un navigateur hors pair, double médaillé d’or olympique (en 2004 et 2016) et médaillé d’argent aux Jeux de Pékin, en 2008, compétiteur enthousiaste et fin technicien, n’hésitant pas à suivre sa propre trajectoire pour « passer dans un trou de souris » météorologique et gagner du terrain sur ses concurrents.
Mais, au-delà de la compétition qu’il a su faire partager à un public de plus en plus large au fil de la course, Damien Seguin a surtout montré qu’à force de ténacité et de travail, il est possible « d’aller au bout de ses rêves » et de ses émotions. 

Qui n’aura pas été touché par le retour du pirate tout de rouge vêtu, crochet à la main et perroquet sur l’épaule, remontant le chenal des Sables d’Olonne, sous les ovations du public et bientôt rejoint par ses enfants et son épouse Tifenn ? Retour sur une aventure hors du commun.

Un Vendée Globe bien parti

Damien Seguin dans son bateau parlant avec sa radio avec d'autres personnes
Damien Seguin skipper à bord de son bateau Apicil en train de regarde l'horizon

Dès le départ, dimanche 8 novembre, Damien s’inscrit en première position

Le début de course a été tonique et intense, on a beaucoup manœuvré. Ce n’est pas là que le Vendée Globe se gagne mais c’est là qu’il peut se perdre, note le champion dans son journal de bord.

Bonne Espérance, Leeuwin, Horn : caps mythiques pour navigateur solitaire

Photographie plongeante du bateau de Damien Seguin durant le Vendée Globe au milieu de l'eau

Premier cap franchi pour Damien le 2 décembre : il croise Bonne Espérance et quitte l’Atlantique pour l’océan Indien, réputé peu clément pour les marins. Il doit faire face à la panne de son pilote automatique principal et dans le groupe des skippers, l’hécatombe continue : sur 33 navigateurs au départ, ils ne sont plus que 28 en course, après l’abandon de Samantha Davies et Sébastien Simon, qui ont percuté un « ofni », objet flottant non-identifié. Après 36 jours de mer, Damien passe le cap Leeuwin, « la lionne » : « C’est absolument génial » !

L’entrée de Damien dans le Pacifique signe aussi son rapprochement avec la zone d’exclusion des glaces, aux confins de l’Antarctique avec des températures en baisse et du vent qui a raison d’une voile de l’IMOCA… Ce qui n’empêche pas le navigateur de passer à la troisième place du classement général !
Après avoir franchi le point Némo, il passe le cap Horn le 4 janvier, à 3h40 du matin, heure française. Un mythe pour tout navigateur.

Eh bien, nous y voilà, les amis ! Mon premier cap Horn ! Un truc de fou ! Premier cap Horn, quatrième du Vendée Globe. J’en reviens à peine, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps tout à l’heure, en y repensant.

La fin du Vendée Globe ? Une folle régate planétaire !

Vient le temps de la traversée de l’Atlantique. Damien passe à la deuxième place, « un truc de dingue », grâce à une trajectoire plein Est habilement choisie. Il creuse l’écart avec ses poursuivants et tente de conserver sa place dans le groupe de tête. En longeant le Brésil, les « foilers » s’envolent et les compteurs s’affolent mais Damien reste zen et combatif. « Je vais être au taquet pendant les 14 jours avant l’arrivée. Je ferai au mieux en me donnant à 100%. »

Pictogramme d'un drapeau d'arrivée dans le cadre du Transat Jacques Vabre réalisé par Damien Seguin

Après quelques jours difficiles au passage du Pot au noir – et un dernier sac de vivres inondé -, Damien met le cap sur le golfe de Gascogne : « Je veux bien me faire plaisir sur cette fin de course. Je vais attaquer jusqu’au bout. Ça va être le Damien que vous connaissez. »

Et le lundi 25 janvier, il franchit la ligne symbolique des 1 000 milles de l’arrivée. Les heures suivantes sont celles de la bataille pour le podium, la place de leader changeant souvent de main entre Louis Burton et Charlie Dalin, talonnés par Boris Hermann.

Mercredi 27 janvier, Charlie Dalin franchit le premier la ligne d’arrivée… mais il ne montera pas sur la première marche. C’est Yannick Bestaven, bénéficiaire d’une bonification pour s’être dérouté au secours de Kévin Escoffier, qui remporte cette neuvième édition du Vendée Globe.

Photographie de Damien Seguin avec sa femmes et ses enfants devant son bateau à son retour du Vendée Globe
Pictogramme d'un voilier pour parler de l'exploit de Damien Seguin skipper au Vendée Globe

Damien, lui, franchit la ligne d’arrivée en 6e position, heureux de son parcours : « Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avant de partir mais 80 jours plus tard, j’ai l’impression d’avoir coché toutes les cases. J’ai le sentiment d’avoir fait les choses dans le bon sens. »

Pour l’heure, le skipper qui nous a tant fait rêver va devoir se réhabituer à la terre ferme… et à la compagnie des hommes.

J’ai envie de profiter des gens car ça fait 80 jours que je suis tout seul et que je parle à mon bateau. Avant de devenir complètement fou, je vais parler avec les gens, en profiter. C’est ce grand écart entre le Solitaire et être un terrien parmi les autres.

SP21/FCR0060

En un coup d’oeil !

Damien Seguin, skipper MBTP, a bouclé son premier Vendée Globe en 80 jours. Un tour du monde « à la Jules Verne » !
C’est un exploit pour le skipper né sans main gauche et double champion olympique : il se classe 7ème sur un IMOCA non-équipé de « foils », ces « ailes » qui réduisent la traînée des bateaux et permettent d’augmenter leur vitesse.
De retour sur terre le 26 janvier dernier, Damien Seguin se prépare désormais à la transat Jacques-Vabre.

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